Le statut d’auto-entrepreneur, aussi appelé micro-entrepreneur depuis 2016, reste en 2025 l’un des régimes les plus prisés pour lancer une activité indépendante. Que vous soyez freelance, artisan, consultant ou commerçant, ce statut offre une porte d’entrée simplifiée dans le monde de l’entrepreneuriat. Avec plus de 2,5 millions de micro-entreprises actives en France, son attrait ne faiblit pas.
En 2025, plusieurs changements législatifs ont modifié certains aspects du régime, notamment les seuils de chiffre d’affaires, la déclaration d’activité centralisée via l’INPI et l’accompagnement des nouveaux créateurs.
Les conditions d’accès au statut d’auto-entrepreneur
Au sommaire
- 1 Les conditions d’accès au statut d’auto-entrepreneur
- 2 Les formalités de création d’une auto-entreprise en 2025
- 3 Les plafonds de chiffre d’affaires actualisés en 2025
- 4 Les cotisations sociales et fiscales en 2025
- 5 L’ACRE : aide à la création d’entreprise en 2025
- 6 La protection sociale d’un auto-entrepreneur
- 7 Auto-entrepreneur ou société : quel statut choisir ?
- 8 Les nouveautés légales en 2025
- 9 Nos conseils pour réussir en tant qu’auto-entrepreneur
Être majeur ou émancipé
Pour prétendre à ce régime, il faut être âgé d’au moins 18 ans ou être un mineur émancipé. Il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme sauf pour certaines professions réglementées (coiffure, bâtiment, santé…).
Résider en France ou dans l’UE
L’entrepreneur doit avoir une adresse en France. Les ressortissants de l’Union européenne, de l’EEE ou de la Suisse peuvent également créer une micro-entreprise, à condition d’avoir un titre de séjour valide.
Ne pas être déjà travailleur non salarié (TNS)
Il est possible de cumuler plusieurs activités, mais certaines incompatibilités existent notamment pour ceux qui sont déjà gérants majoritaires d’une société.
Les formalités de création d’une auto-entreprise en 2025
Depuis janvier 2023, toutes les créations d’entreprise, y compris pour les auto-entrepreneurs, se font via le guichet unique de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle).
Choix du code APE et de l’activité principale
Le code APE (Activité Principale Exercée) permet de classer l’entreprise dans une catégorie professionnelle. Ce choix détermine aussi la caisse de retraite et les obligations fiscales.
Obtention du numéro SIRET
Une fois inscrit, l’entrepreneur reçoit un numéro SIRET. Ce numéro unique permet d’identifier l’entreprise pour les démarches administratives et fiscales.
Les plafonds de chiffre d’affaires actualisés en 2025
Le régime de la micro-entreprise repose sur un principe simple : vous pouvez bénéficier de formalités allégées tant que vous respectez certains plafonds de chiffre d’affaires. Ces seuils sont mis à jour régulièrement pour tenir compte de l’inflation. En 2025, les plafonds sont les suivants :
Activités commerciales
Les activités d’achat-revente, de vente de marchandises, de denrées à consommer sur place ou de fournitures de logement (chambres d’hôtes, gîtes…) sont plafonnées à 188 700 € de chiffre d’affaires annuel.
Activités de prestations de services commerciales ou artisanales
Les prestations de services relevant du BIC (bénéfices industriels et commerciaux), comme la réparation d’ordinateurs, la coiffure ou les services de nettoyage, sont limitées à 77 700 € par an.
Activités libérales
Les activités libérales relevant du régime BNC (bénéfices non commerciaux), comme les consultants, graphistes, ou psychologues, doivent également respecter un plafond de 77 700 €.
⚠️ Dépasser ces seuils peut entraîner un basculement vers le régime réel d’imposition, avec une comptabilité plus lourde.
L’un des attraits majeurs du régime auto-entrepreneur reste son mode de calcul simplifié des charges sociales et fiscales, basé sur le chiffre d’affaires réellement encaissé.
Taux de cotisations URSSAF selon l’activité
Voici les taux appliqués en 2025 :
Type d’activité | Taux URSSAF |
---|---|
Vente de marchandises | 12,3 % |
Prestations de services commerciales ou artisanales | 21,2 % |
Activités libérales (BNC) | 21,1 % |
Les limites et inconvénients du statut
Malgré sa flexibilité, le statut d’auto-entrepreneur présente certaines contraintes qu’il est essentiel de connaître avant de se lancer.
Plafonds contraignants
L’un des principaux inconvénients est le plafond de chiffre d’affaires, qui limite le développement de l’activité. Une fois dépassé, le micro-entrepreneur doit passer au régime réel, avec toutes les obligations comptables qui l’accompagnent.
Pas de déduction des charges réelles
Contrairement aux autres régimes, l’auto-entrepreneur ne peut pas déduire ses charges (achats, frais de déplacement, loyer…). Il paie ses cotisations sur le chiffre d’affaires brut, ce qui peut désavantager certaines activités à forte charge.
La couverture sociale est réduite par rapport aux salariés : pas de congés payés, pas d’indemnités chômage, et une retraite généralement moins avantageuse. Il est donc important de souscrire une prévoyance complémentaire ou une mutuelle professionnelle.
L’ACRE : aide à la création d’entreprise en 2025

L’ACRE reste un dispositif phare pour accompagner les créateurs d’entreprise, y compris en 2025.
Nouveaux critères d’éligibilité
L’aide n’est pas automatique. Il faut répondre à certains critères comme :
- Être demandeur d’emploi indemnisé ou non
- Être bénéficiaire du RSA ou de l’ASS
- Avoir entre 18 et 25 ans
- Créer ou reprendre une entreprise dans un quartier prioritaire
Réduction des cotisations sur les 12 premiers mois
L’ACRE permet de réduire les cotisations sociales de 50 % environ pendant les 12 premiers mois. L’allègement est directement appliqué par l’URSSAF, après acceptation du dossier.
Auto-entrepreneuriat et chômage : cumul possible ?
Oui, et c’est l’un des gros avantages du régime en 2025. Vous pouvez créer votre activité tout en percevant l’ARE (Allocation de Retour à l’Emploi).
Maintien de l’ARE (allocation chômage)
Pôle emploi continue de verser une partie ou la totalité de vos droits, en fonction du chiffre d’affaires déclaré. Cela permet de sécuriser le démarrage de l’activité.
Création d’une activité en parallèle d’un emploi
Il est aussi possible de lancer une micro-entreprise tout en restant salarié, fonctionnaire, étudiant, ou retraité. Cette souplesse permet de tester une idée sans tout quitter.
La protection sociale est assurée par la Sécurité sociale des indépendants (ex RSI), mais elle est moins complète que celle d’un salarié.
Assurance maladie et maternité
Vous bénéficiez de l’assurance maladie de base : remboursements de soins, congé maternité/paternité, etc. Mais attention, les indemnités journalières dépendent du chiffre d’affaires réalisé.
Retraite de base et complémentaire
Chaque euro de chiffre d’affaires cotisé vous ouvre des droits pour la retraite. Mais les trimestres ne sont validés qu’en atteignant un seuil minimum annuel (par exemple, 6 500 € pour 4 trimestres en prestation de service).
Pas de couverture chômage propre
En cas d’arrêt de l’activité, vous ne touchez aucune allocation sauf si vous aviez cumulé une autre activité salariée. Il existe toutefois des assurances privées spécifiques.
Auto-entrepreneur ou société : quel statut choisir ?
Beaucoup hésitent entre rester auto-entrepreneur ou créer une société (EURL, SASU…). Chaque formule a ses avantages selon vos objectifs.
Micro-entreprise vs SASU ou EURL
- Micro-entreprise : idéale pour démarrer, activité test, revenus modestes
- SASU/EURL : permet de déduire les charges, offre une meilleure image professionnelle, protège mieux le patrimoine
Les avantages fiscaux et patrimoniaux
Créer une société permet aussi d’optimiser sa fiscalité via la rémunération en dividendes, et de mieux protéger ses biens personnels grâce à la séparation juridique entre la société et l’entrepreneur.
Les nouveautés légales en 2025
Depuis 2023, toutes les démarches (création, modification, cessation) passent par le guichet unique de l’INPI. En 2025, ce système est entièrement digitalisé, ce qui facilite l’accès pour tous les porteurs de projets.
Digitalisation renforcée des démarches
Les plateformes en ligne permettent de déclarer, payer et suivre son activité. L’URSSAF, impots.gouv.fr et le site autoentrepreneur.urssaf.fr sont entièrement intégrés pour offrir une expérience simplifiée et rapide.
Nos conseils pour réussir en tant qu’auto-entrepreneur
Le succès en auto-entrepreneuriat ne repose pas uniquement sur l’idée de départ ou la fiscalité avantageuse. Il s’agit aussi de bonnes pratiques à adopter dès le début pour pérenniser son activité.
Se former à la gestion
Même si le régime est simplifié, il est fortement recommandé de se former en comptabilité, marketing, gestion du temps ou encore en droit du travail. De nombreuses formations sont accessibles gratuitement via les chambres de commerce (CCI) ou les plateformes comme Bpifrance Création.
Optimiser sa fiscalité
Choisir entre le régime de base et le versement libératoire peut faire une grande différence selon votre situation familiale et fiscale. Il est aussi judicieux de tenir à jour vos dépenses professionnelles, même si elles ne sont pas déductibles, pour évaluer la rentabilité réelle.
Créer un réseau professionnel
L’isolement est l’un des pièges fréquents. Participer à des réseaux d’entrepreneurs, des événements locaux ou des groupes en ligne (LinkedIn, Slack, forums) vous permettra d’échanger, de trouver des partenaires et de développer vos opportunités commerciales.